Le shilajit, résine minérale himalayenne, est étudié depuis plusieurs décennies pour ses effets sur la régénération tissulaire, notamment via la synthèse de collagène. Cet article audité rassemble les meilleures données disponibles : essais cliniques humains, études animales et mécanismes in vitro. Nous analysons leur pertinence, leurs limites et leur place dans une stratégie nutritionnelle ayurvédique et moderne.
Introduction
Le collagène est la protéine la plus abondante du corps humain (≈30 % des protéines totales). Il soutient la structure de la peau, des os, des tendons et du cartilage. Sa synthèse décline naturellement avec l’âge, et peut être influencée par l’alimentation, le stress oxydatif et l’activité physique.
Le shilajit, riche en acide fulvique, dibenzo-α-pyrones (DBPs) et minéraux, a récemment été associé à des effets sur la synthèse du collagène. Plusieurs études (Eur J Appl Physiol 2022 ; Phytomedicine 2022) suggèrent qu’il pourrait jouer un rôle dans la récupération musculaire et la santé osseuse.
Note : aucune allégation santé « augmente le collagène » n’est autorisée par l’EFSA. Nous présentons ici des données scientifiques brutes, sans extrapolation médicale.
1) Études cliniques humaines : shilajit et collagène
1.1 Essai Eur J Appl Physiol 2022 (collagène de type I)
Un essai randomisé contrôlé (n=35, hommes entraînés) a évalué 500 vs 1000 mg/j de shilajit sur 8 semaines. Résultat : augmentation significative du Pro-C1α1, biomarqueur de la synthèse du collagène de type I. Effet dose-dépendant, plus marqué à 1000 mg/j. (EJAP 2022, PMID: 36546868).
1.2 Essai Phytomedicine 2022 (os post-ménopause)
Chez 60 femmes post-ménopausées ostéopéniques, supplémentation 250 ou 500 mg/j de shilajit pendant 48 semaines. Résultats : ralentissement significatif de la perte osseuse, réduction de biomarqueurs oxydatifs et inflammatoires. (Phytomedicine 2022).
1.3 Études andrologiques (2010, 2016)
Outre l’axe osseux, deux essais (Andrologia 2010 & 2016) ont montré des améliorations des paramètres spermatiques et une augmentation de la testostérone. Ces données suggèrent un rôle global du shilajit sur la régénération cellulaire, dont le collagène peut être un médiateur indirect. (Andrologia 2010 ; Andrologia 2016).
Astuce : les bénéfices collagène semblent plus nets à ≥500 mg/j, sur 8–12 semaines minimum.
2) Études animales : collagène et réparation osseuse
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Phytother Res 2003 : rats soumis à effort → shilajit réduit le stress oxydatif et améliore endurance. Indirectement, cela favorise le métabolisme tissulaire. (PMID: 12808365).
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J Orthop Surg Res 2022 : cellules souches mésenchymateuses exposées au shilajit → augmentation différenciation ostéoblastique et gènes ostéogéniques. (JOSR 2022).
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Springer 2023 : modèle rat, défaut osseux comblé par hydrogel au shilajit → régénération osseuse accrue. (Springer 2023).
3) Mécanismes biologiques plausibles
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Acide fulvique : antioxydant, réduit peroxydation lipidique et glycation avancée, deux ennemis du collagène. (J Diabetes Res 2018).
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DBPs/DCPs : participent à la bioénergie mitochondriale → fourniture d’ATP pour la synthèse protéique (dont collagène). (Int J Alzheimers Dis 2012).
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Effet anti-inflammatoire : shilajit réduit cytokines pro-inflammatoires (TNF-α, IL-6) en modèles animaux. Cela limite la dégradation du collagène.
4) Sécurité et cadre réglementaire
Le shilajit doit être purifié. Une étude JAMA 2004 a montré que 20 % des préparations ayurvédiques vendues aux USA contenaient des métaux lourds (plomb, arsenic, mercure). (JAMA 2004).
En Europe, le Règlement (UE) 2023/915 fixe les limites maximales en contaminants. (EUR-Lex).
Avertissement : n’utiliser que du shilajit avec COA vérifié : métaux lourds, solvants, mycotoxines, pesticides, microbiologie.
FAQ — Shilajit et collagène
Un essai clinique (EJAP 2022) a montré une augmentation dose-dépendante du Pro-C1α1, biomarqueur du collagène de type I. C’est la donnée la plus directe à ce jour.
Les essais cliniques durent généralement 8 à 12 semaines. Les bénéfices sont observés après plusieurs semaines de supplémentation.
La plupart des études utilisent 250–500 mg/j. Les données sur le collagène incluent aussi 1000 mg/j.
Oui si le produit est purifié et certifié. Les risques viennent des produits artisanaux contaminés.
Non. Le shilajit ne fournit pas directement de collagène, mais il peut soutenir sa synthèse via des mécanismes antioxydants et énergétiques.
Conclusion
Le shilajit apparaît comme un modulateur de la synthèse du collagène via ses effets sur la bioénergie mitochondriale, le stress oxydatif et l’inflammation. Les preuves cliniques les plus solides concernent : (1) l’augmentation du biomarqueur Pro-C1α1 (collagène type I) et (2) la préservation osseuse post-ménopause. D’autres études renforcent l’idée d’un soutien global à la régénération tissulaire.
Néanmoins, ces données doivent être interprétées avec prudence : les effectifs sont encore modestes, les durées limitées, et la standardisation du shilajit cruciale. Le positionnement recommandé est donc celui d’une expérience nutritionnelle et ayurvédique, avec exigence de qualité & COA, sans allégation médicale.