"Les études sur le shilajit n'existent pas !" Rien de plus faux ! Cette synthèse rassemble et met en perspective les meilleures données scientifiques disponibles sur le shilajit : essais cliniques chez l’humain, études animales et mécanismes in vitro. Nous mettons en avant les résultats, les limites et le cadre de sécurité/réglementation, avec des liens vérifiés (PubMed, Europe PMC, ScienceDirect/Elsevier, Wiley, Springer/BMC…).
À retenir : les preuves humaines directes existent mais restent parcellaires. Les effets les mieux documentés concernent la récupération post-effort, des marqueurs de collagène, certains aspects de la vitalité et de la santé masculine. Une qualité contrôlée (COA) est impérative.
Introduction
Le shilajit est un phytocomplexe organo-minéral contenant notamment acide fulvique, dibenzo-α-pyrones (DBPs) et DCPs (complexes chromoprotéiques), ainsi que des minéraux. Depuis une décennie, plusieurs équipes ont documenté des effets plausibles sur la bioénergie mitochondriale, le stress oxydatif, la récupération tissulaire et certains paramètres andrologiques.
La présente revue regroupe : (1) les essais cliniques (résultats, doses, durées), (2) des études animales (mécanismes, endurance, inflammation, os), (3) des données in vitro (tau, antiviral, signatures chimiques), (4) la sécurité/qualité (métaux lourds, réglementation UE), et (5) une FAQ exhaustive sur les questions que se posent les internautes.
Limites méthodologiques : hétérogénéité des extraits (standardisation, origine), échantillons souvent modestes, durées courtes (8–12 semaines), et endpoints parfois indirects (fatigue, biomarqueurs).
1) Carte d’identité scientifique du shilajit (composition & marqueurs d’authenticité)
Les revues académiques décrivent le shilajit comme un complexe où acide fulvique, DBPs et DCPs jouent un rôle clé dans la bioactivité globale (profil antioxydant, effets bioénergétiques). Voir : revue procognitive/biocomposition Int J Alzheimers Dis. 2012 ; chapitre Elsevier “Shilajit”.
Conseil qualité : exiger un COA de lot (HPLC/LC-MS) mentionnant : % acide fulvique, présence DBPs/DCPs, pesticides, solvants résiduels, Pb/Cd/Hg/As, mycotoxines, microbiologie.
2) Études cliniques chez l’humain : résultats clés, doses & durées
Les essais ci-dessous résument les résultats principaux avec liens vérifiés. Sauf mention contraire : adultes en bonne santé ou populations ciblées, 8–12 semaines, doses typiques 250–1000 mg/j.
Indication / Domaine |
Design, N, Dose, Durée |
Résultat clé |
Source |
Récupération musculaire (force post-exercice) |
JISSN 2019 ; RCT ; n=63 ; 250 vs 500 mg/j vs placebo ; 8 sem. |
Meilleure conservation de la force et baisse d’un marqueur conjonctif (HYP) dans les groupes shilajit, surtout 500 mg/j. |
J Int Soc Sports Nutr 2019 |
Collagène (biomarqueur Pro-C1α1) |
Eur J Appl Physiol 2022 ; RCT ; n=35 ; 500 vs 1000 mg/j ; 8 sem. |
↑ Pro-C1α1 dose-dépendante (synthèse collagène type I), suggérant un soutien de la régénération tissulaire. |
EJAP 2022 (résumé/texte secondaire) · PDF auteur
|
Ostéopénie post-ménopause (densité minérale osseuse) |
Phytomedicine 2022 ; RCT ; n=60 ; 250 vs 500 mg/j vs placebo ; 48 sem. |
↓ perte osseuse, ↓ inflammation/oxydation ; protection dose-dépendante (500 mg > 250 mg). |
Phytomedicine 2022 |
Fatigue chronique / bioénergie (proxies de sommeil/récupération) |
J Ethnopharmacol 2012 ; adultes fatigués ; 500 mg/j ; 8 sem. |
↓ fatigue ; amélioration de marqueurs bioénergétiques (effet indirect pertinent pour la récupération). |
PMID 23181008 |
Fonction & hormones masculines (oligospermie, testostérone) |
Andrologia 2010 ; 200 mg 2×/j ; 90 j · Andrologia 2016 ; 250 mg 2×/j ; 90 j |
↑ paramètres spermatiques (2010) ; ↑ testostérone totale & libre vs placebo (2016, hommes 45–55 ans). |
Andrologia 2010 · Andrologia 2016
|
Lecture critique : effets cohérents sur la récupération, certains biomarqueurs tissulaires et la santé masculine. Besoin d’essais plus longs, multicentriques, avec produits standardisés (DBPs/DCPs/fulvique) et endpoints cliniques durs.
3) Études animales : endurance, inflammation, os
Modèle |
Design & dose |
Résultat clé |
Source |
Fatigue chronique (CFS, rat) |
Stress-induit ; shilajit standardisé (DBPs/DCPs/fulvique) |
Amélioration mitochondriale, modulation HPA (corticostérone), ↓ comportements de fatigue. |
J Ethnopharmacol 2012 |
Endurance & stress oxydatif (rat) |
Phytother Res 2003 |
↑ endurance, ↓ MDA (lipoperoxydation) ; profil antioxydant amélioré. |
PMID 12808365 |
Anti-inflammatoire & anti-ulcérogène (rat) |
Modèles œdème/arthrite & ulcère gastrique |
↓ inflammation ; protection muqueuse gastrique (↑ barrière mucus). |
J Ethnopharmacol 1990 · PMID 2345464
|
Os / ostéogenèse (cellules & rat) |
MSC humaines ; hydrogel Alg ; ± shilajit · Modèle de défaut osseux (rat) |
↑ différenciation ostéoblastique (ALP, gènes ostéogéniques) ; signal en faveur de la réparation osseuse. |
J Orthop Surg Res 2022 · Springer 2023 (rat)
|
4) In vitro & mécanismes : fulvique, DBPs/DCPs, antiviral
5) Sécurité, qualité & cadre réglementaire
Les compléments ayurvédiques non contrôlés peuvent contenir des métaux lourds : une étude JAMA a trouvé 20 % de produits contaminés (Boston, 2004). JAMA 2004. En Europe, le Règlement (UE) 2023/915 fixe des teneurs maximales (Pb, Cd, Hg, As). EUR-Lex.
Obligatoire : n’utiliser qu’un shilajit purifié, certifié (COA de lot). Vérifier métaux lourds, solvants, mycotoxines, pesticides, microbiologie, et tracer l’origine.
Café/thé & fer : la caféine/théine et les polyphénols
réduisent l’absorption du fer non héminique (~
39 % pour le café,
~64 % pour le thé). Éviter d’associer shilajit + café/thé autour des repas ; espacer d’1–2 h et privilégier la
vitamine C. Réfs :
AJCN 1991 ;
AJCN 2015 (timing 1 h).
6) Doses & usages observés (non médical)
-
Fourchette étudiée (humain) : 250–500 mg/j (8–12 sem.), parfois 1000 mg/j (collagène/athlètes).
-
Moments : matin (vitalité/récup) ou fin d’après-midi (routine bien-être). Éviter tard le soir si sensible.
-
Populations à éviter : grossesse/allaitement, enfants, pathologies rénales/hépatiques sans avis médical.
Standardisation : si possible, choisir des extraits avec standard DBPs/DCPs/fulvique et COA public.
7) Tableau récapitulatif — Références vérifiées & résultats
Thème |
Étude (année) |
Résultat mis en lumière |
Lien |
Récupération sportive |
JISSN (2019) |
500 mg/j → meilleure conservation de force, baisse HYP post-exercice. |
PMID 30728074 |
Collagène (biomarqueur) |
EJAP (2022) |
500–1000 mg/j → ↑ Pro-C1α1 (type I) en 8 sem. |
PDF auteur |
Ostéopénie post-ménopause |
Phytomedicine (2022) |
↓ perte osseuse, ↓ oxydation/inflammation ; effet dose-dépendant. |
Europe PMC |
Fatigue chronique (adultes) |
J Ethnopharmacol (2012) |
500 mg/j, 8 sem. → ↓ fatigue, marqueurs bioénergétiques améliorés. |
PMID 23181008 |
Testostérone & DHEA |
Andrologia (2016) |
250 mg 2×/j vs placebo, 90 j → ↑ testostérone totale & libre. |
Wiley |
Oligospermie |
Andrologia (2010) |
200 mg 2×/j, 90 j → ↑ paramètres spermatiques, ↓ MDA. |
PMID 20078516 |
Fatigue (modèle rat) |
J Ethnopharmacol (2012) |
Amélioration mitochondriale, modulation HPA. |
Elsevier |
Endurance & antioxydant |
Phytother Res (2003) |
↑ endurance ; ↓ MDA (lipoperoxydation). |
PMID 12808365 |
Anti-ulcérogène, anti-inflammatoire |
J Ethnopharmacol (1990) |
↓ ulcères ; ↓ œdème/arthrite (rats). |
Elsevier |
Tau/Alzheimer (in vitro) |
J Alzheimers Dis (2011) |
Fulvique → inhibition agrégation tau. |
PMID 21785188 |
Antiviral (in vitro) |
J Ethnopharmacol (2015) |
Activité vs HSV-1/2, HCMV, RSV ; mécanismes attachement/inactivation partielle. |
Elsevier |
Antiviral — comparaison |
Environmental Research (2020) |
Composés humiques > extraits shilajit pour l’activité anti-HIV-1. |
PMC 7554000 |
Revue procognitive/composition |
Int J Alzheimers Dis (2012) |
Rôle des DBPs/DCPs/fulvique ; signatures & pistes mécanistiques. |
Revue 2012 |
Qualité/sécurité |
JAMA (2004) |
20 % d’HMP ayurvédiques contaminés (Pb/Hg/As) → COA impératif. |
JAMA 2004 |
Réglement UE |
Règlement (UE) 2023/915 |
Limites maximales en contaminants (Pb, Cd, Hg, As). |
EUR-Lex |
8) Preuves empiriques & avis clients : comment les valoriser sans sur-promettre
En dehors des essais, de nombreuses marques rapportent des avis clients positifs (vitalité, récupération, confort articulaire, sommeil perçu). Pour rester conforme : (1) ne pas formuler d’allégations médicales, (2) agréger les retours (scores 1–5, thèmes récurrents), (3) dater & modérer, (4) relier prudemment aux données scientifiques (ex. récupération ↔ études sportives/collagène) sans extrapoler.
Bon usage marketing : “Positionnement nutritionnel & ayurvédique”, qualité/COA au premier plan, sans promesse thérapeutique.
FAQ — Efficacité, posologie, sécurité, interactions
La plupart des essais utilisent 250–500 mg/j pendant 8–12 semaines. Certaines études testent jusqu’à 1000 mg/j (collagène). Toujours privilégier un produit purifié & certifié.
Pas d’essai ciblant directement l’insomnie. Les effets sont indirects (↓ fatigue, récupération, antioxydant).
Deux essais Andrologia rapportent : ↑ paramètres spermatiques (2010) et ↑ testostérone (2016). Restent à confirmer sur des cohortes plus larges, avec stand-ards homogènes.
Les essais rapportent une
bonne tolérance aux doses étudiées, mais des produits non contrôlés peuvent être
contaminés (JAMA 2004 : 20 %). Solution : exiger un
COA conforme au
Règlement (UE) 2023/915.
Mieux vaut
espacer : café/thé
réduisent l’absorption du fer (non héminique) ≈ 39 % (café) / 64 % (thé). Réfs :
AJCN 1991 ;
AJCN 2015.
Plus que la galénique, la priorité est la purification, la traçabilité et la standardisation (DBPs/DCPs/fulvique) avec COA publié.
Oui : un RCT (Phytomedicine 2022) montre une protection osseuse dose-dépendante. Sur la peau : signal via collagène (EJAP 2022) et mécanismes antioxydants.
La littérature l’emploie souvent ainsi (revues 2012–2024). Les données humaines soutiennent surtout récupération et fatigue, plus que des effets “adaptogènes” formalisés.
Prudence avec compléments fer (timing vs café/thé), pathologies rénales/hépatiques, et traitements sensibles aux minéraux. Demander un avis médical en cas de doute.
Conclusion
Contrairement à l’idée reçue “il n’y a aucune étude”, la littérature sur le shilajit est réelle et diversifiée : essais cliniques (récupération, collagène, os, andrologie), modèles animaux (endurance, inflammation, os), mécanismes in vitro (fulvique/tau, antiviral). Néanmoins, l’étendue et la qualité des preuves varient selon les axes, et des RCTs plus larges, plus longs et mieux standardisés sont nécessaires. Dans l’intervalle, la position la plus robuste reste : expérience nutritionnelle & ayurvédique avec qualité de fabrication et COA au premier plan, sans promesse thérapeutique.